1 juin 2019
Sommaire
Intro
Et voilà, je suis de retour à Fermont après mon magnifique road trip de la côte Est avec ma copine.
Quelques mots sur la ville de Fermont:
Fondée en 1974, la ville de Fermont a été construite pour l’exploitation du minerais de fer. Elle est située au-delà du 52e parallèle dans le nord-est de la province du Québec. Elle a une population de 2500 habitants, une petite ville.
Connue pour son bâtiment principale surnommé “le Mur”, qui fait 1.3 kilomètre de long et 4 étages. Construit en forme de pointe pour couper le vent froid du nord. Il contient tout ce qu’il faut hôpital, école, centre commercial, piscine, Arena et des logements.
Comment y accéder : l’avion qui vous emmène à Wabush dans la province du Labrador à 30 km de Fermont. Ou la route 389 de 567 km de Baie-Comeau à Fermont en passant par le barrage de Manic 5 (c’est le plus grand barrage du monde de conception, doté de 13 voûtes et de 14 contreforts).
Je rejoins une famille dans le nord
Je rejoins la famille ou j’avais déjà passé 2 mois avant que je fasse mon Road trip de Est. je vais m’occuper de leurs chiens en faisant du workaway (le Workaway c’est du bénévolat, vous travaillez plusieurs heures par jour pour une personne ou famille et en échange, ils vous offre gîte et couvert), en tant que Handler, c’est le second du musher. je n’étais pas seul, deux autres handlers m’ont accompagné pendant tout l’hiver.
Accueilli par une famille passionnée par les chiens de traineaux et depuis quelques années par les courses. Pendant cet hiver, ils ont partager leurs passions avec moi.
Leur chiens sont des Alaskans, ce n’est pas une race officielle comme telle, vu que c’est plusieurs croisements entre les husky et des chiens de course( comme le lévrier, Pointer anglais, Setter anglais, Braque …).
Les débuts de ces croisements entre les huskys et d’autres chiens remontent à la ruée vers l’or à la fin du XIXe siècle en Alaska pour augmenter leurs performances (force, agilité, endurance, une bonne aptitude à travailler et résister au grand froid).
Je parlerai de mon expérience et mes connaissances du monde des chiens de traineau.
Handler, son rôle:
– Son premier rôle est de maintenir le chenil propre et en bon état. Nettoyage des enclos, réparer les niches, changer la paille des niches, déneiger.
– Il prépare les chiens pour les entraînements ou pour les courses. leur met les harnais, les bottines sur leurs pattes et prépare le matériel de l’attelage (traîneaux, ligne de trait, stock, etc).
-Participe aux entraînements en quad, motoneige et en traineaux.
-Participer à la préparation et à la maintenance des sentiers.
-Mais surtout, c’est d’assurer le bien-être des chiens, jouer avec eux, vérifier leur santé, leurs pattes, et leur nutrition.
Un autre Job
En parallèle de m’occuper des chiens, j’avais trouvé un job comme opérateur déneigement.
Je devais déneiger tous les matins (7 jours sur 7) un centre de contrôle électrique d’ Hydro-Québec (l’équivalent d’EDF en France ). je déneigeais seul les accès et le parking avant que les ouvriers arrivent, à 8h. Il me fallait entre 2 à 3 heures de travail quand tout allait bien.
Pour m’aider, j’utilisais un Ford (F550) équipé d’une gratte et d’un sableur. Et sur place, un tracteur Kubota équipé d’un souffleur.
Je pouvais être demandé en supplément pour déneiger l’accès au matériel ou autour des transformateurs électriques (32 000 Volts).
Ma vie dans le Nord
Arrivé au mois de septembre, les entraînements ont déjà commencé avec le quad. Après 3 mois de repos pour les chiens de juin à fin août. Il faut reprendre doucement, une dizaine de kilomètres puis quinze et de 3 à 4 jours par semaine. Il fait encore trop chaud, alors on les sort soit le matin ou le soir. Il faut attendre les premiers grand froid pour les sortir en journée.
Mais cette année-là, la neige est arrivée très tôt, pour notre pur bonheur. Le 15 octobre et les jours suivants, nous avons eu des tempêtes de plus de 50 centimètres de neige. L’hiver avait bien commencé et nous avons commencé la préparation des premiers sentiers pour pouvoir sortir en traîneaux.
Ce n’est pas avant la fin novembre, qu’on a pu emprunter les lacs. Il faut environ 30 cm de glace sur un lac pour y accéder en toute sécurité.
Une journée type
Voici comment s’est passée une de mes journées d’entrainement.
Réveille (5H) pour moi, pour partir a ma job. Retourne à la maison vers 8h15 puis je repars pour le chenil. En plein saison d’hiver, les journées de soleil sont plus courtes. lever 7H30 et coucher à 15H30. On essaye de profiter de toute la journée.
S’il y avait eu une tempête de neige pendant la nuit, j’aimais bien partir en ski-doo (motoneige) pour entretenir la trail.
L’avantage de Fermont ou d’une ville aussi éloignée, c’est qu’il y a des centaines et des centaines de kilomètres de nature à votre disponibilité.
Pendant ce temps-là, il faut nettoyer le chenil puis commencer à préparer les chiens.
On les réhydrate avec une petite soupe de viande et toujours avec de l’eau chaude car l’eau peux gèler en quelques minutes. En moyenne, il fait -25/-30° en journée, pour les plus frileux voici la température minimale: -49 au thermomètre.
Lorsque les chiens ont été bien hydratés, on peut commencer à préparer le matériel, les traîneaux, contrôle des lignes d’attelage puis s’occuper des chiens, mettre les harnais et surtout les bottines très importantes pour la protection de leurs pattes car la neige est très froide et coupante.
Chaque chien a sa propre position et un rôle à jouer dans l’attelage.
Les Leaders :
Ce sont les chiens en tête de l’attelage, c’est eux qui vont répondre directement à vos ordres et transmettront l’impulsion et le rythme aux autres chiens. C’est donc d’eux que dépendent la vitesse et la direction.
Les chiens de tête ne sont pas forcément des chefs de meute. Ce sont deux choses totalement différentes. .
Les chiens de pointe :
Leur position est directement derrière les leaders. Ils sont là pour seconder les leaders. Plus ils auront les qualités d’un bon leader, plus ils pourront épauler et redonner la force aux leaders dans les moments de doute ou de fatigue.
Team dog :
Les team dog sont le gros de l’équipe, il se situent dans le milieu. C’est le moteur de l’attelage.
Wheel dog:
Ce sont les chiens les plus près du traîneau. Les wheel dog sont les plus puissants et les plus costauds de la meute. Ce sont eux qui vont porter le plus lourd du traîneau et permettre à celui-ci de démarrer.
Et c’est parti pour environ 30 km, dans un paysage qu’on redécouvre de jour en jour.
Petite pause à la moitié, c’est à ce moment où l’on donne des snacks (ce sont des petits morceaux de viandes, c’est le même principe que les bars tendre pour nous).
Après 2 h d’entrainement, c’est le retour au chenil. On peut les déséquiper et les nourrir. Ce sont des athlètes, alors il faut en prendre soin, en vérifiant leur pattes et qu’ils n’ont pas de blessures.
La journée est finie pour nous et les chiens. quartier libre pour l’après-midi.
Être musher et les courses.
Pendant l’hiver 2018/2019, nous avons participé à 4 courses. Deux courses de longue distance aux États-Unis dans le Maine et deux sprints au Québec, une au lac St Jean et une à domicile à Fermont.
Quelques règles générales pour les courses de longue distance:
- Chaque participant part à 2 minutes d’intervalle.
- Elle est composée de 1 ou plusieurs arrêts obligatoires qui durent plusieurs heures, on appelle ça un checkpoint. c’est à ce moment que les mushers en autonomie et sans aide extérieure, doivent soigner leurs 8,10, 12 ou 14 chiens. il existe deux types de checkpoints soit en autonomie totale, le musher doit transporter tout le matériel, la nourriture et la paille pour son arrêt. soit le musher récupère son drop bag (c’est un sac qui contient tout le matériel et nourriture nécessaire).
- les chiens sont suivis par des vétérinaires du début jusqu’à la fin.
Les Courses :
Eagle lake sled dog races dans le Maine:
C’était la première course de la saison au mois de janvier à laquelle le père et sa fille ont participé.
C’est une course de 160 km avec 12 chiens et un arrêt obligatoire de 4h, à mi-distance.
Can Am à Fort Kent dans le Maine:
La 100 miles :
Une course de 160 km avec 10 chiens. un arrêt obligatoire de 4h, à mi-distance. Les mushers sont partis le matin et arrivent dans la nuit. C’est leur fille de 14 ans qui y a participé. Tout s’est bien passé et elle est arrivée huitième.
La 250 miles :
Son père est parti avec ces 12 chiens pour le 400 km. il y a 4 arrêts obligatoires.
Malheureusement, il a été obligé d’abandonner après le troisième checkpoint, car les chiens ont été malades.
Les mushers les plus rapides font les 400 km en moins de 2 jours.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean c’était la première édition d’une course de 50 km. leur fille et une handler y ont participé avec deux attelage de 10 chiens. Elles ont fini première et troisième ( à 30 seconde du deuxième) sur une quinzaine de participants.
Fermont ou j’ai pu participer à ma première course, un sprint de 20 km. avec un attelage de 8 chiens. Avec une vitesse moyenne de 16 km/h, j’ai fini deuxième avec un temps de 1h28min.
C’était une super expérience
Mes autres activités :
Si vous aimez être à l’extérieur (faire de la randonnée, du ski, du ski-doo, pêche et chasse), c’est le lieux idéal
Une super belle journée pour la pêche sur glace avec 50 cm de glace sous nos pieds.
Et passer la nuit a -30 degrés sous une tente de prospecteur équipée d’un poêle à bois, quand on est bien équiper on ne sens même pas le froid. Le plus impressionnant, c’est le bruit de la glace qui craque, qui bouge à cause du changement de température ( jour/nuit).